Message Mer Jan 11, 2012 5:12 pm

Plus de fer et de vitamine A dans le riz GM

Dans le riz, les chercheurs ont réussi, par une modification génétique, à augmenter la teneur en vitamine A et en fer. Lorsqu’elles auront été autorisées, ces nouvelles variétés seront mises gratuitement à la disposition des agriculteurs qui pourront les cultiver.

Principalement dans les pays en voie de développement, où le riz est le plus souvent l’aliment de base, les carences en fer et en vitamine A contribuent au taux élevé de mortalité et d’infirmité des mères et des enfants. Accroître la présence de ces micronutriments dans le riz peut contribuer à réduire la fréquente apparition de ces maladies carentielles.

Cette recherche a été conduite par un groupe de travail dirigé par le Prof. Ingo Potrykus à l’Ecole Politechnique Fédérale de Zürich (ETH) à Zurich en collaboration avec un groupe ayant à sa tête le Dr Peter Beyer de l’Université de Freiburg en Breisgau (Allemagne). Les nouveaux bienfaits nutritionnels seront introduits dans différentes autres variétés locales de riz à l’Institut International de Recherche sur le RIZ (IRRI) aux Philippines, et seront mises gratuitement à la disposition des cultivateurs de riz.

Un grain de riz traditionnel contient une substance (l’acide phytique) qui peut empêcher le système digestif humain d’absorber le fer. Seules les parties vertes de la plante (n’incluant donc pas les grains) contiennent le précurseur vital de la vitamine A (le bêta-carotène). C’est pourquoi l’anémie et la carence en vitamine A sont tellement répandues dans les régions où le riz est l’aliment de base. Les enfants en bas âge, nourris principalement avec du riz, sont particulièrement sujets à ces maladies carentielles.

L’anémie par carence en fer (anémie ferriprive) est considérée comme le syndrome carentiel le plus répandu dans le monde. Selon l’UNICEF, on estime à plus que 2 milliards le nombre de personnes souffrant de carence en fer. Dans les pays en voie de développement, 40 à 50 % des enfants de moins de cinq ans et plus de 50 % des femmes enceintes en souffrent1.

Plus de 100 millions d’enfants d’âge préscolaire souffrent d’une carence en vitamine A, comme des millions de femmes en âge de procréer. La vitamine A est indispensable au fonctionnement du système immunitaire humain en assurant la protection des cellules des muqueuses. Une carence en vitamine A entraîne une augmentation du risque d’infection, de l’héméralopie (défaut de la vision nocturne) et, dans les cas sévères d’une cécité totale. Plus d’un million d’enfants meurent chaque année à cause d’une carence en vitamine A2.

Jusqu’à présent on ne pouvait que remédier pour partie à ces symptômes carentiels avec l’aide de compléments alimentaires ou d’aliments enrichis en vitamines et sels minéraux.

Un gène du riz a été modifié et deux nouveaux gènes provenant de haricots verts ainsi qu’un micro-organisme spécifique ont été introduits dans les plants de riz utilisés à l’ETH de Zurich, avec pour résultat un doublement de la teneur en fer de certains d’entre eux. De plus, il est possible de faire disparaître complètement l’acide phytique en cuisant les grains de riz, ce qui augmente l’absorption digestive du fer, chose impossible avec le riz traditionnel.

Grâce à l’introduction de deux nouveaux gènes, le précurseur de la vitamine A (le bêta-carotène) sera maintenant stocké dans l’enveloppe du riz. Certaines lignées de plantes génétiquement modifiées contiennent suffisamment de provitamine A pour satisfaire un besoin journalier de vitamine A avec 300 g de riz cuisiné.

EUFIC 1999 ( sources EUFIC.org)
http://www.unicef.org/sowc98/slight5.htm
http://www.unicef.org/sowc98/slight3.htm